Mai 68… REVOLTE!

©Gilles Caron, Mai 68, Rue Saint-Jacques, Paris

Nature:Une photographie noir et blanc, argentique. Contexte : Les évènements de Mai 68.

« Le véritable esprit de révolte consiste à exiger le bonheur ici , dans la vie « – Henrik Ibsen »

Gilles Caron prend une photo politique  qui   résume les événements et l’esprit de mai 68.  Un drapeau noir  ou rouge est  dressé au centre de la rue Saint Jacques en plein cœur du quartier latin à Paris. La lumière du fond donne l’impression d’une fumée, elle symbolise les affrontements entre étudiants et CRS, des combats violents, qui se sont déroulés pendant Mai 68. Au premier plan, le poteau orné du drapeau lance l’appel à la révolte. Ce drapeau dressé seul, quand il est blanc c’est qu’on se rend, mais quand il est rouge (révolution) ou noir (anarchisme) c’est comme une provocation envers la ligne de CRS qu’on devienne au fond de la rue. Ce drapeau symbolise les idées libertaires défendues par les étudiants. Le plan large, grand angle (une focale courte et « classique » dans le photo-reportage), offre une grande profondeur et accentue l’effet de perspective. La  lecture de la photo insiste sur la profondeur, comme si nous plongions  dans la photo. Cet effet est accentué par l’obscurité du premier plan qui s’éclaire jusqu’à en devenir une lumière écarlate dans le second plan et la rue devenant de plus en plus étroite et très lointaine comme si les étudiants avaient gagné.  Grâce au jeu d’optique , le drapeau, placé au centre, nous donne l’impression d’être tenu par un homme, enfoui dans les décombres, alors que ce n’est qu’un simple poteau.  C’est provocateur et plein d’humour, c’est une photo dynamique, comme une geste de révolte indestructible Gilles Caron semble subjectif, il a de la sympathie pour les étudiants, il est de leur côté physiquement mais aussi moralement. C’est une photo politique mais aussi engagée . C’est un cliché sur la rébellion, la révolte qui  est un sentiment d’indignation et de réprobation face à une situation . Elle est aussi ,  le refus actif d’obéir à une autorité . Elle correspond donc à une large gamme de comportements : non respect des normes sociales, désobéissance, tentatives d’insurrection, mutineries , rébellions , tollés. Celui qui se soulève de cette façon est désigné comme rebelle.

El Jaziri Nadia, Touron Marine, seconde 03. Lycée François Arago, Perpignan 2010.

Construction de la photo: lignes et points de fuite

Chronologie sommaire de Mai 68


Le quartier latin et la rue Saint-Jacques…lieu des affrontements.

Mai 1968 est un ensemble de mouvement de révoltes survenues en France en mai juin 1968. Les étudiants ont dirigé des grandes manifestations contre l’université et l’autorité. Ces évènements marquent l’histoire française, culturellement, socialement et politiquement, caractérisées par une vaste révolte spontanée. Lassés d’une société autoritaire et paternaliste, les jeunes dénoncent le capitalisme, le gaullisme, les arrestations de leurs camarades tout en clamant la libération sexuelle et plus de droit pour la femme. D’abord désemparé par ces ‘gauchistes’ qui couvrent les murs parisiens de slogans,  travailleurs et syndicats prennent le relais en moins de quinze jours. La France est alors paralysée et le régime est menacé. Trois crises se superposent durant le mois de Mai :

  • La crise étudiante : commencé à l’Université de Nanterre, la révolte étudiante gagne Paris où les affrontements violents ont lieu entre les étudiants et la police dans le quartier Latin.
  • La crise sociale : à partir du 13 Mai, les ouvriers et les employés se mettent en grève. Malgré la signature, par les syndicats et le patronat, des accords de Grenelles, prévoyant une hausse de salaires, le pays reste paralysés par la grève.
  • La crise politique : le 28 Mai, un dirigeant de gauche François Mitterrand, réclame le départ du président de la République, le général de Gaulle et se déclare candidat à l’élection présidentielle. Le  29 mai  de Gaulle s’envole en hélicoptère vers une destination inconnue. Il rencontre le général Massu à Baden Baden. Le pouvoir semble vaciller. Le  30 mai , de Gaulle reprend la situation en main et annonce à la radio la dissolution de l’Assemblé Nationale, il appelle à l’action civique. Une immense manifestation rassemble ses partisans sur les Champs-Elysées. Aux élections législatives de juin, le parti gaulliste remporte une écrasante victoire.

DANIEL COHN-BENDIT

©Gilles Caron, Cohn-Bendit,Mai 68, Paris

Daniel Cohn-Bendit surnommé Dany le rouge, (1945) est un homme politique européen de nationalité allemande, dont la vie et carrière se déroulent principalement en France et en Allemagne. Etudiant  de sociologie à la faculté de Nanterre en mai 68,il fut l’un des meneurs du mouvement étudiant de Mai 68 avec Geismar et Sauvageot. Il est député européen depuis 1994. En 2009, à l’occasion des élections européennes il conduit la liste Europe Ecologie.

Gilles CARON

Que dire d’un homme quand il est mort ? Qu’il était doué, et terriblement talentueux. Qu’il aimait photographier tout, mais surtout les événements politiques.

Gilles Caron est né le 8 Juillet 1939 à Neuilly-sur-Seine et mort le 5 Avril 1970 au Cambodge. C’était un photographe français. En 1958, peu après la mort de son père,  il suit des études supérieures de journalisme à l’Ecole des hautes études internationales, à Paris. Un an plus tard, il passe son brevet de parachutisme civil, fait un service militaire de vingt-huit mois dont vingt deux en Algérie. Son refus de combattre après le putsch lui vaut deux mois de prison ferme. Après s’être marié et avoir eu son premier enfant,  il fait un stage chez Patrice Molinard, photographe de publicité et de mode. En 1965, il entre à l’Agence Parisienne d’Informations Sociales ce qui lui permet de couvrir plusieurs événements politiques ou mondains. Il y rencontre Raymond Depardon. Un an après, il a son premier succès sur la Une de France-Loisir. A la même époque, il fonde l’agence Gamma avec Raymond Depardon, Hubert Henrotte, Jean Monteux et Hugues Vassal. Il fait alors plusieurs reportages en Israël, au Viêt-Nam, au Biafra, à Londonderry, en Tchécoslovaquie, dans le Tibesti Tchadien, mais aussi sur les manifestations parisiennes de Mai 68.  En 1970, il se rend au Cambodge. Le 5 Avril, il disparait avec deux autres français, le reporter Guy Hannoteaux et le coopérant Michel Visot, sur la route n°1 qui relie le Cambodge au Vietnam dans une zone contrôlée par les khmers rouges. Il a alors 30 ans.

©B. Gaudillère. Manifestations anti-réforme des retraites, oct 2010.

A lire

Hamon et Rotman, Les années de rêve (t1), Les années de poudre (t2), Seuil. Retrace Mai 68 et ses conséquences.

A voir

Milou en Mai, Louis Malle.

Les Amants Réguliers, Garrel,

Code 68, J-H Roger

Le fond de l’air est rouge, Chris Marker

http://www.collectifitem.com/

La Chinoise, Godard.

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6 réponses à Mai 68… REVOLTE!

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