Afghanistan…Rock a country


 

©Kapissa Valley, 2009, Pierre Terdjman

Nous ne savions pas que la France était en guerre, que des soldats étaient envoyés en Afghanistan, alors nous avons voulu comprendre. Cette photo est marquante parce qu’on ne s’attend pas à voir des soldats opérer une enfant. Quelles sont les missions de nos soldats en Afghanistan ? La série est prise en 2009 dans la base française située à Kapissa dans le nord-Est de l’Afghanistan, c’est une région montagneuse très dangereuse et  non sécurisée. Les journalistes (Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier) français y ont été pris en otage.Cette photo est prise en plan moyen, en plongée. Elle montre l’opération d’une petite fille afghane par les soldats français. On ne sait pas vraiment ce qui lui est arrivé mais cela change notre regard sur la guerre et sur l’armée. Les soldats ne font pas que se battre ils ont aussi une mission de contact avec les civils et même d’aide.  Cela montre que les civils sont aussi blessés ou tués. Ramener la paix dans un pays ne consiste pas seulement à écraser l’ennemi ou les rebelles mais c’est aussi montrer que la coalition n’est pas une force d’occupation qu’elle est là pour ramener la paix et la stabilité pour toute la population.Au premier plan il y a un objet un peu flou, Pierre Terdjman fait comme si  sa photo était  notre regard. Cette photo nous marque parce que le quotidien des soldats nous semble plus proche de nous.

Roberge Quentin Lengagne Loïc, Seconde 03, Lycée François Arago, 2010.  Perpignan

©Kapissa Valley 2009, Pierre Terdjman.

Phénix…Ou comment faire renaître l’Afghanistan.

 

C’est quoi être soldat français en Afghanistan Madame ? Etre soldat en Afghanistan c’est  faire partie des  6000 soldats de la FIAS force internationale d’assistance et de sécurité, un acronyme peu élégant pour parler de l’armée internationale de maintien de l’ordre. La FIAS se bat contre la guérilla talibane… et accessoirement recherche (encore ?) un fantôme géopolitique : Ben Laden. Clairement en Irak comme en Afghanistan game was not over… Etre soldat français dans la FIAS, c’est avoir la charge de la région Kaboul et de la région de Kapissa à l’est de l’Afghanistan. Là où sont retenus les journalistes Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière. Les bases françaises sont situées près de Nijrab et Tagab, dans des montagnes âpres, sublimes et très escarpées qui culminent à  4000m d’altitude. Elles sont  encerclées par les talibans. L’armée française y lutte contre environ 800 insurgés, qui, malgré les pertes (qui se comptent paraît-il en centaines) se renouvellent comme la tête l’hydre de Lerne. Etre soldat français ce n’est pas traquer l’ennemi (le targeting)  à l’américaine c’est réaliser un travail de terrain auprès des populations, c’est aider la population, c’est aussi patrouiller, être une cible, avoir une cible. La guerre c’est le tir, la poussière, les ordres, la fraternité,  le mouvement, l’adrénaline, la blessure, la tension. Etre à Kapissa… c’est essayer de remplir sa mission pour le pays et d’y survivre pour sa famille. C’est penser la mort. La sienne, celle des compagnons d’arme. Celle de l’autre. L’ennemi.  Pierre Terdjman dépeint un soldat, anonyme, seul, de dos, crâne baissé, baigné par une lumière zénithale magnifique…comme un joyau enfermé  dans un écrin. Mais l’écrin est austère : une boite en bois tapissée d’équipements kaki. Il  est dans la lumière d’une histoire qui se fait avec lui, mais sans le considérer, ou si peu. Car être soldat, c’est n’être personne pour l’opinion publique, un homme sans visage, juste armé de son courage et du sens du devoir. Dans cette boite, le soldat inconnu  n’est pas au centre. Le centre de cette photo est incongru : une simple serviette qui pend sur un cintre comme pendent les journées, comme pendent le sang, la sueur, et les larmes…un centre de photo pas si incongru… Soldat  décalé, mais le regard est aspiré par son dos incroyable…  Soldat inconnu, ton identité c’est ton tatouage tribal. Ce n’est pas une  anecdote. C’est un phénix qui renaît de ses cendres. Le Phénix… Peut-on renaître après avoir vécu la guerre ? Peux-tu contribuer à  faire renaître l’Afghanistan?  Etre soldat à Kapissa… c’est avoir un sens assez aigu  du devoir pour se battre  dans un pays étranger pour une cause étrangère à l’entendement…et que tout le monde a oublié…la guerre elle ne se fait pas oublier….et elle ne peut s’oublier.

Laetitia Canal-Cologni.

Présentation sommaire de l’ Afghanistan


Régime politique : République Islamique dirigée par le président Hamid Karzaï, régime parlementaire bicaméral.

Situation enclavée entre le Pakistan, la Chine, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, l’Iran

Population: 24 millions d’habitants.

Ethnies:  Pachtouns est la principale ethnie 40 à 50% de la population du pays, vivant dans l’est et le sud du pays.   Tadjiks, persophones : quatre millions de personnes regroupées autour d’Herat, à l’ouest, et dans les montagnes du nord-est, à proximité du Tadjikistan. Le commandant Massoud, chef de l’Alliance du Nord, était tadjik. Les Hazaras, chiites : ils sont environ 1,3 millions. Traités en parias par les Pachtouns, sunnites, en raison de leur appartenance au chiisme.

CHRONOLOGIE SOMMAIRE DE L’ HISTOIRE DE L’AFGHANISTAN

Etat tampon sous tutelle indirecte des britanniques de 1879 à 191, l’Afghanistan devient indépendant en 1919 mais est marqué par une forte instabilité politique. Le 27 décembre 1979, à la suite de l’assassinat du président Taraki, L’URSS intervient militairement  en Afghanistan et installe un nouveau protégé, Babrak Kamal. Conforté par une période de la Guerre Froide où les Etats-Unis sont affaiblis. Les effectifs militaires soviétiques ne cessent de  croître. Les moudjahidins développent une stratégie de guerrilla contre les soviétiques et reçoivent un soutien occidental : livraison de missiles américains sol-air stinger qui empêchent les Soviétiques de posséder la maîtrise du ciel. Un certain Oussama Ben Laden, un richissime homme d’affaires saoudien en exil, en cheville avec la CIA, combat aussi l’armée soviétique avec son armée personnelle. Le 14 avril 1988, les accords de Genève signés par l’Afghanistan, l’URSS, le Pakistan et les Etats-Unis décident du retrait des troupes soviétiques.  En février 1989, les Soviétiques quittent l’Afghanistan… bilan 14.000 morts soviétiques. Ce retrait soviétique fait voler en éclats l’unité des moudjahidins, les conflits personnels et les clivages ethniques (principalement entre pachtounes et tadjiks – Massoud-, Hazaras et Ouzbeks) . En 1997 Les Talibans, pachtounes, intégristes musulmans et sunnites prennent le pouvoir

REGIME TALIBAN 1997-2001

1997, les Talibans – « étudiants » en  théologie –,pachtounes, intégristes sunnites instaurent une République Islamiste très stricte , avec pour objectif d’instaurer « le plus pur État islamique du monde », fondé sur une stricte application de la  charia . ils sont soutenus par les Etats- Unis parce qu’il assurent une forme de stabilité même si le Massoud contrôle le Nord du pays. Le 9 septembre 2001, Massoud est assassiné. Le 11 septembre les attentats  aux États-Unis, provoquent un revirement de la politique américaine qui décident d’intervenir militairement sous couvert de la coalition internationale en Afghanistan.

GUERRE EN AFGHANISTAN DEPUIS 2001

Recherchant le chef d’Al Qaida, Oussama Ben Laden, responsable des attentats du 11 septembre et soutenu par les Talibans,  les Etats-Unis déclenchent la guerre en Afghanistan.  Le régime taliban est renversé en quelques mois Hamid Karzaï devient le nouveau président de l’Afghanistan. La situation à la mi-2002 semble se stabiliser, même si l’insécurité reste présente dans des régions hors du contrôle du nouveau gouvernement. Le président  est ainsi victime d’une tentative d’assassinat, le  5 septembre 2002, lors d’un voyage dans la région de Kandahar. Le  11 août 2003 l’OTAN prend le commandement prend le commandement de la Force Internationale d’assistance et de Sécurité (FIAS), à laquelle contribuent 37 pays (dont la France ) participent; elle s’emploie à étendre l’autorité du pouvoir central et à faciliter la reconstruction du pays. En  2004 prsè de 30 000 hommes étaient en Afghanistan. Cette coalition, formée sous l’égide de l’ONU, tente d’installer des structures favorisant un retour de la démocratie. Mais les activités rebelles se poursuivent, les pays reste toujours instable et dangereux. Journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ainsi que leurs trois collaborateurs ont été enlevés le 30 décembre 2009 en Afghanistan dans la région de Kapissa, alors qu’ils réalisaient reportage…nous attendons leur libération !

ENGAGEMENT FRANCAIS DANS LA FIAS

Environ 2 000 militaires français sont présents en Afghanistan, dans le cadre des opérations de lutte contre le terrorisme et de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de l’OTAN.

La sécurité du peuple afghan La France accompagne  l’armée nationale afghane dans les domaines de la formation et de l’assistance opérationnelle aux unités.

Des responsabilités régionales et locales Kaboul – La France a pris le commandement de la région capitale, l’un des cinq commandements régionaux de la Fias. Le contingent français, environ 1 400 hommes, est composé de l’état-major, du bataillon français, du bataillon de commandement et de soutien, et du détachement hélicoptères. Il organise, depuis fin août 2008, le transfert progressif des responsabilités de la sécurité aux forces afghanes. Kapissa – Un groupement tactique interarmes d’un effectif de 600 hommes est déployé en Kapissa (au nord-est de Kaboul). Il assure des missions de sécurisation aux côtés de l’armée nationale afghane. Les missions aériennes s’effectuent depuis les bases de Kandahar (afghanistan), douchanbé (tadjikistan) et manas (Kirghizistan) dans les domaines de l’appui des troupes au sol, du renseignement, du transport et du ravitaillement.

A ce jour ( 23 dec 2010) …. 52 soldats français sont morts en Afghanistan.

Pierre Terdjman est un photojournaliste, formé à l’école de la guerre, pendant 7 ans, il a vécut en Israël, entre Tel-Aviv et Jérusalem. Il a travaillé de 2003 à 2007 pour le quotidien « Haaretz », journal Israélien , et pour L’agence EPA, agence de journaux et photos européennes. Il a commencé à se faire connaître grâce aux photos qu’il a pris sur le tsunami au Sri Lanka puis grâce à son travail sur la guerre en Géorgie mais également sur les conflits post-électoraux au Kenya (il a prit des photos des personnes mécontentes des résultats des élections truquées). Pierre Terdjman a également travaillé à « Paris Match » après être rentré à l’agence Gamma en 2007, de là il a suivi durant plusieurs mois les soldats français en Afghanistan. Il a été demandé par le ministère de la culture pour faire une exposition des photos de Haïti le 12 janvier 2010. Pierre Terdjman a travaillé dans les journaux et magazines comme « Le Monde », « The Observer », « The Guardian »…

A voir

Le cahier

Stoned in Kabul

Latawce

Brothers

A Lire Enjeux en Afghanistan http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1169

http://www.operationspaix.net/FIAS

Consulter aussi la série de photos de Ben Brody

http://www.globalpost.com/dispatch/afghanistan/101108/afghanistan-war-photos-horn-panjwaii

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6 réponses à Afghanistan…Rock a country

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