Hamid Karzaï: le reflet du pouvoir…

Copyright Pierre Terdjman

Travail réalisé par Maxime Robin et Ambroise Jobert Première S3, Lycée François Arago, Perpignan, 2011.

Analyse de la Photo

Prise par Pierre Terdjman, cette photographie représente le président Hamid Karzaï travaillant dans son bureau. On note la présence d’un drapeau officiel, et, juste à côté la photographie de son fils. Ces deux éléments de décoration sont souvent présents dans les bureaux de hommes d’Etat, ils soulignent la réalité d’un homme politique : mêlant l’engagement pour son pays et préservant sa vie privée. On peut aussi y lire aussi le patriotisme et les valeurs traditionnelles ainsi que l’image publique et l’image privée d’un homme d’Etat.

La composition des deux photos est très travaillée : elle est structurée en quadrillage oblique, et la prise de vue en plongée créé une impression de fragilité, d’instabilité. Cela suggére une inversion des genres comme si le président, l’homme politique le plus puissant d’Afghanistan était en position de faiblesse ( ce qui est effectivement le cas puisqu’il ne contrôle pas vraiment l’ensemble du pays). Le président est dominé par la prise de vue du photographe comme il l’est sur le terrain politique. Au premier plan, Pierre Terdjman insiste sur le lustre qui est flou (car ce n’est pas le sujet principal de la photo). On retrouve un élément caractéristique du travail de Pierre Terdjman: le premier plan » sali » par un élément qui peut sembler parasiter la photo ( ici le lustre) mais qui en fait apporte du sens net plus de naturel à une photo qui aurait semblé un peu trop académique. Le lustre peut aussi dénoncer un président domicilié dans sa « tour d’ivoire », coupé des problèmes du peuple. Par ailleurs, le reflet du président sur son bureau (comme dans un miroir) peut suggérer différentes interprétations : est-ce l’éthos d’un président solide en apparence mais politiquement impuissant ? ou l’image factice d’un homme politique qui ne tombe jamais le masque ?

Dans la seconde photographie, le café servi est mis en relief par les lignes de fuites et est au centre de la photographie. Il s’agit donc d’une accentuation de l’importance du quotidien dans la vie politique de Karzai qui pourrait être encore expliquée par son impuissance au sein de l’Etat par son absence sur le terrain. Il ne dirige en effet que la capitale afghane

Le photographe Pierre Terdjman

Comme la biographie de Pierre Terdjman a déjà été traitée par d’autres groupes nous tenions juste à le remercier de nous avoir consacré du temps et nous lui donnons rendez-vous à l’an prochain pour un nouveau Visa pour l’image!

map of afghanistanPOUR APPROFONDIR

Régime politique : République Islamique dirigée par le président Hamid Karzaï.

Situation enclavée entre le Pakistan, la Chine, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, l’Iran

Population: 24 millions d’habitants.

HAMID KARZAÏ

Hamid Karzai est un homme politique afghan né le 24 décembre 1957 à Kandahar, ville du sud de l’Afghanistan.

A la suite de l’invasion russe dans son pays, la famille d’Hamid Karzaï quitte son pays pour s’installer au Pakistan en 1979. Le jeune homme rejoint ensuite l’Inde pour poursuivre de brillantes études de sciences politiques. Hamid Karzaï rejoint ensuite la France pour étudier l’audiovisuel sur les bancs de la prestigieuse école de journalisme de Lille. De retour au Pakistan, Karzaï met à profit les connaissances qu’il a accumulées et enseigne l’anglais. Dans l’ombre de son père, chef plébiscité de la grande tribu patchoune des Popalzaï au service du roi d’Afghanistan, Hamid Karzaï se lance en politique. Dans un premier temps, et dès 1985, il va vouloir lutter contre l’occupation soviétique afghane en s’alliant avec le mouvement des moudjahiddins. Cet engagement lui ouvre les portes du pouvoir : Hamid Karzaï entre en effet dans un gouvernement provisoire en temps que responsable des affaires étrangères jusque 1994.

Cette même année, il est emprisonné par le commandant Massoud après avoir tenté de l’avoir persuadé de reprendre le gouvernement, ce dernier le soupçonnant d’être un agent du Pakistan. Il s’échappe alors grâce à la destruction hasardeuse de sa prison par une roquette. Il collabore par la suite avec les talibans mais se rend vite compte de l’extrémisme et de la dangerosité du mouvement. Après la prise de Kaboul en 1996, il refuse le poste de représentant des talibans à l’ONU proposé par le mollah Omar. Il rompt ensuite toute relation avec le régime après l’assassinat de son père le 14 juillet 1999, probablement par un taliban et retourne une nouvelle fois au Pakistan.

Tant que les talibans sont au pouvoir, Hamid Karzaï exclut tout retour au pays. Les attentats du 11septmenbre 2001 qui ont visé les Etats-Unis, et la chasse aux talibans, coupables désignés de ces tragiques évènements, sont un tournant dans la vie d’Hamid Karzaï. Il soutient l’offensive américaine ainsi que de nombreux partisans.

AFFICHE DE L’EXPOSITION

Grâce à ses soutiens, Hamid Karzaï parvient à renverser le régime taliban le 22 décembre 2001, et devient alors le président du gouvernement intérimaire jusqu’à l’élection présidentielle afghane du 9 octobre 2004 à laquelle il se présente. Soutenu par les États-Unis, il remporte le scrutin dans 21 des 34 provinces du pays et avec globalement 55,4 % des voix (4,5 millions de votes sur 8,1 millions) et rentre officiellement en fonction le 3 novembre.

Son deuxième mandat de 5 ans en tant que Président de la République à la tête de l’exécutif afghan a débuté le 19 novembre 2009.

Cependant, son autorité en dehors de la capitale Kaboul reste extrêmement limitée, alors que le commerce de l’opium devient de plus en plus florissant, au point de saper les fondements de l’État dans plusieurs provinces.Surnommé le « maître de Kaboul », Hamid Kazaï est vite confronté à la fronde d’une partie de la population, plus traditionaliste et proche des talibans évincés, ainsi qu’à l’état désastreux d’un pays longtemps en guerre.

Le manque d’argent dans les caisses (l’Afghanistan est un des pays les plus pauvres du monde), la persistance d’un noyau puissant des talibans, ainsi  que le trafic d’opium sont autant de dangers qu’Hamid karzaï a du mal à contrôler. Ses relations avec les Etats-Unis sont également mal perçues, on lui reproche d’avoir été parachuté à la tête d’un pays qu’il a trop souvent abandonné. Confronté  aux difficultés qu’il a, malgré les aides internationales, pour reconstruire son pays, Karzaï est très critiqué et voit sa vie régulièrement mise en danger.

En effet, de nombreux attentats l’ont visé, sans succès : le premier en septembre 2002, un autre en juin 2007(12 roquettes sont lancées par les talibans sur son domicile mais sans victime), puis enfin une dernière attaque en avril 2008 qui fera trois morts mais à laquelle Karzaï échappera une nouvelle fois.

Film

Stoned in Kabul.

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