Guerre civile en Centrafrique …WELCOME TO HELL

 

 BILAN D’ETUDE

Nous avons visité différentes expositions lors de la semaine scolaire de Visa Pour l’Image 2014, nous avons eu la chance de rencontrer l’un des auteurs d’une expositio, qui nous a expliqué son travail sur la République Centrafricaine et plus particulièrement la situation en ce pays… Il faut dire qu’au départ on ne comprenait pas grand chose à ce conflit 😯 . Nous avons travaillé ce sujet en classe puis l’avons analysé grâce aux photos de Pierre Terdjman. Cf www.pierre terdjman.com

 

Rappel historique sur la République centrafricaine

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La Centrafrique est un petit territoire enclavé de l’Afrique sub-sahariennne. C’est un pays peu peuplé (5 millions d’habitants). Il est divisé avec 80% de chrétiens , 10% de musulman et 10% d’animistes. Ce pays fait partie des PMA (pays les moins avancés). Son PIB est d’environ 3 milliards de dollars. La capitale est Bangui. La Centrafrique était une colonie française dès 1905 sous le nom d’Oubangui-Chari, elle est intégrée à l’AEF, puis elle est devient une république indépendante le 13 août 1960.

Depuis son indépendance, la Centrafrique est agitée par une forte instabilité politique. En effet, ce pays est en théorie une République, en réalité le pouvoir est exercé de façon autoritaire voire dictatoriale par les chefs d’état. Elections, truquées, coups d’état et corruption sont le quotidien de ce système politique. Les différents présidents ont été Dacko/ Bokassa/ Dacko/ Kolingba/ Patassé/ Bozizé/ Djotodia/Samba Panza.

LA RCA est surtout un pays riche en matières minières précieuses. Riche en diamants de grande qualité ( RCA est le premier producteur), en or, en pétrole et en uranium; la RCA est pourtant un PMA. En effet, ses richesses ont a toujours attisé les convoitises des pays étrangers au détriment du développement du pays. Les concessions des mines de diamants, or, uranium ont été données à la France, puis, sous Patassé, à des compagnies junior canadiennes (Uramin) mais aussi à la propre compagnie minière de Patassé…(est-ce une cause de la chute de Patassé en 2003 après un coup d’Etat de Bozizé soutenu par le Tchad..et la France…) 😯 .

On comprend déjà que la situation en Centrafrique n’est pas uniquement un problème ethnique ou religieux, d’autres enjeux économiques et diplomatiques se cachent derrière cette tragédie  💡  .

Notons  aussi que la République Centrafricaine est au cœur de la Françafrique: jeu de corruption entre pays africains et France dont les exemples les plus célèbres pour la Centrafrique sont « l’affaire des Diamants de Bokassa » qui a éclaboussée Valery Giscard d’Estaing mais aussi « l’affaire URAMIN » qui éclabousse AREVA  et  son ex-pdg Anne Lauvergeon ainsi que Patrick Balkany. D’autres entreprises comme le groupe Castel ou Bolloré ont également des intérêts à défendre dans cette région.

Enfin la RCA subit aussi les contrecoups diplomatiques de la situation Tchadienne et Soudanaise 👿 .

Donc un pays multiconfessionnel et multiethnique instable, corrompu, sous développé, riche en matières premières précieuses…tout est réuni pour créer une situation explosive! En 2008 Bozizé met en place la « Closing Gate » qui confisque les diamants de bureaux d’achat; les diamantaires se tournent alors vers les rebelles de la Seleka menés par Djotodia  qui tente, puis réussit, à renverser le président Bozizé dans une véritable succession de guerres civiles. 🙁

Nouvelle image bitmap (3) La première Guerre Civile 2004-2007 oppose Djotodia à Bozizé suite au coup d’Etat de ce dernier

En 2011 Bozizé est élu. En 2012, le pétrole de Gordil, à la frontière tchadienne est concédé par son régime aux Chinois de la China National Petroleum Corporation. Celui-ci affirmera : « J’ai été renversé à cause du pétrole  » et « J’ai donné le pétrole aux Chinois et c’est devenu un problème ».

La Deuxième Guerre civile 2012-2013 permet à Djotodia (et la Seleka, milice essentiellement composée de musulmans) de lever une rébellion  contre le président Bozizé en décembre 2012. Renversé en mars 2013,  Bozizé fuit la RCA. La France refuse d’intervenir. Cependant le confit débouche sur une guerre civile interreligieuse ( massacre, exil…), face au risque de génocide la France déploie l’opération Sangaris en décembre 2013 ( date de la première série de photos)

La Troisième Guerre civile depuis 2013. Au cours de l’années 2013 les anti-balaka ( milices chrétiennes) se lancent dans des massacres atroces contre les musulmans ( date de la deuxième série) et renversent Djotodia, le gouvernement provisoire nomme Catherine Samba-Panza à la tête du pays. Le pays reste toutefois dans une situation de chaos .

                            L’analyse de la photo

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Nous avons volontairement choisi la photo la plus dure, la plus choquante, le genre que les médias classiques ne montrent pas, le genre qu’on ne voit qu’à Visa.

Nous épargner la vue par pseudo pudeur c’est bien aimable mais cela n’épargne pas les victimes et surtout cela ne permet pas de comprendre l’ampleur d’une tragédie. Ne pas montrer c’est laisser l’opinion publique aveugle.

Nous avons choisi cette photo pas par goût du morbide mais pour enfin voir le degré de violence inouï de ce conflit qui a fait dire au photojournaliste que c’était le pire qu’il ait vu…qu’il était « en enfer là-bas »  Cette photo a été prise lors de la guerre civile centrafricaine qui a eu lieu en 2013-2314 (de nos jours la tension reste palpable).Cette guerre oppose les milices de la Seleka,qui sont pour majorité musulmans et fidèles à l’ancien président Michel Djotodia , à des groupes d’auto-défenses chrétiens nommés les anti-balaka, qui seraient plutôt du coté de l’ancien président Francois Bozizé. C’est à cause de ces conflits que cette affreuse scène s’est déroulée

                             Composition de la  photo.

Elle est composée de 3 éléments principaux : des villageois , un homme inconnu , un cadavre . Il y a comme un cercle dans lequel nous sommes, nous spectateurs involontairement placés avec le photographe. Cadavre et agresseur sont au centre.

La scène se déroule en plein jour , mais à l’ombre.Il n’y a pas de fortes nuances de couleurs particulières.Les couleurs sont dans l’ensemble ternes
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Au premier plan on voit l’horreur.

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On voit un cadavre atrocement mutilé. Lynché (on voit le pantalon et la chemise arrachés…comme si ça c’était produit dans la rue), sa gorge est tranchée, ses mains et son sexe coupés. Cette mort affreuse est accentuée par la mutilation qui se poursuit malgré la mort. On peut supposer que cette victime est musulmane. En effet la photo correspond à la période de renversement de Djotodia, la RCA plonge dans le chaos et les chrétiens commettent de exactions contre les musulmans ( et vice versa) qui relèvent du génocide.

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Ce qui accentue l’horreur c’est  qu’un homme habillé en T-shirt blanc ( ce qui accentue notre regard vers lui) continue à s’acharner sur le corps sans vie à coup de couteau. Il regarde la foule mais ne semble pas inquiet ou honteux. Le contexte de guerre civile semble légitimer cet acte atroce. On comprend que dans une guerre civile, le peuple se déchire en perdant la complètement la raison. Les notions de morale, de justice, de respect n’existent plus; l’homme redevient un animal qui semble tuer par plaisir plus que par nécessité.

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Au dernier plan l’attroupement de villageois conforte cette idée. Ils ont l’air pauvres , leurs vêtements sont  abîmés, la majorité est pied nu . ils ont peut-être participé au lynchage, ils ont peut-être peur. Certains sont horrifiés , d’autres indifférents et d’autres sont amusés. Aucun ne réagit contre l’agresseur, tous regardent le « spectacle »…même les enfants!

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Dans cette photo,on peut constater l’opposition entre les villageois et le cadavre au sol sépares par l’agresseur présumé.En effet le rassemblement de villageois et le cadavre forment deux lignes horizontales parallèles séparées par la ligne verticale de l’homme en blanc. Les deux lignes horizontales parallèles nous font penser que l’homme faisait partie du peuple, des villageois? La séparation de ces deux parties par l’agresseur présume fait penser que les villageois et le cadavre sont séparés par la mort.

                 Ce que nous en déduisons…

Cette photo montre donc la scène comme la voit le photographe et les villageois, horrifiés , immobiles et impuissants… Cette photo est aussi un témoignage  qui peut-être utile pour comprendre mais aussi identifier victimes et bourreaux devant un tribunal international.

Cette photo nous a montré la spirale de la violence dans laquelle les ambitions des hommes politiques et des puissances étrangères ont plongé la RCA. La photo montre violence et la haine sans limite qui se développent pendant les guerre civiles. Elle montre la sauvagerie des hommes et l’impuissance ou l’indifférence de la majorité des villageois face à cela. Elle permet de voir que la violence n’est pas l’apanage d’une communauté ou d’une religion…elle est présente dans tous les camps. Et ethnies et religions sont instrumentalisées à des fins politiques.

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Une autre photo a la même logique un voit un musulman armé d’une machette qui va frapper un homme qui fuit. au premier abord ont peut croire que c’est le musulman qui agresse ( avec tous les sous-entendus   que cela implique). Or l’image doit être replacée dans son contexte pour être comprise. Ce musulman défend son magasin pillé par des miliciens chrétiens, il tente de défendre son bien. A l’arrière on voit peuple écrit…or le peuple n’existe plus dans une guerre civile.

Ce travail nous a aidé à comprendre la situation complexe de la Centrafrique, à plus être attentif à l’actualité.

Autié Corentin, Schonk Maksim, Awbi Sandra, Baheux-Blin Ivan, Bendjemla Laureline, Bouatia Néwel, Camoes Iolanda, Canet Sarah,Castaner Valentin, Claisse Florine, Delbecq Nèle, Difallah Elisa, Gony Tom, Koch Déborah, Leborgne Hugo, Leclerc Manon, Lefaf-Mecheri Camélia, Martzolf Mélanie, Molès Gabriel, Monnier Noé, Nieborak Nicolas, obermayer Mathias, Pasinetti Morgane, Pech deLaclause Tristan, Pesalovo Lola, Rharmaoui Kenza, Scozzafave Arthur, Simonyan Arthur, Talbi Mohamed, Tipy Pierre, Vargas Maria, Vial Justine, Vitalis Clara. 😎  😀

2de16, Lycée Arago, Perpignan 2014-2015

 

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2 réponses à Guerre civile en Centrafrique …WELCOME TO HELL

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