LE PERTHUS, AU COEUR DE LA FRONTIERE
Du mois de septembre au mois de novembre les élèves de 2de05 ont travaillé sur les particularités de la frontière franco-espagnole:
-Les sites historiques comme le Trophée de Pompée, les voies Domitia et Augusta,le site de Panissar et le fort de Bellegarde
-Les événements forts comme le traité des Pyrénées (1659) marqué par ses fameuses bornes ou la Retirada.
-Les particularités comme l’enclave de Llivia ou la ville transfrontalière du Perthus.
-Les contrastes liées à la frontière mais aussi les flux et collaborations transfrontalières (Hopital de Puigcerda)
-L’identité catalane.
Epaulés par Bénédicte Vincent du CIP et Le photographe Jean-Christophe Milhet les élèves ont appris à construire une histoire photojournalistique.
Intervention de JC Milhet lycée Arago
Nous avons été quelque peu rattrapés par l’actualité avec « la crise de l’indépendance » qui a opposé la Generalitat menée par Carles Puigdemont et le gouvernement madrilène de Rajoy. Une grande agitation politico-médiatique a relayé cet épisode…Notre frontière était au coeur de l’actualité!
Photos Gérone 2017
Le Perthus nous a particulièrement marqué car c’est une ville qui nous est familière mais finalement que nous connaissons peu. C’est sur cette ville que nous avons ciblé notre projet.
Le 13 novembre nous avons été reçus par la Brigade des Douanes du Perthus qui nous a expliqué son métier, les changements liés à l’ouverture des frontières (Espace Schengen) et nous a proposé une démonstration cynophile. Nous avons également visité le Fort de Bellegarde grâce à M Rubau, adjoint à la culture de la ville du Perthus. Nous les remercions chaleureusement pour leur accueil.
A leur retour les élèves ont été reçus au CIP pour l’éditing.
Le vernissage de l’exposition s’est déroulé le 30 janvier; 10 photos du lycée Arago sont exposées aux côtés d’autres établissements scolaires.
Nous avons compris que Le Perthus est un espace de contrôle névralgique pour tous les flux reliant l’Espagne au reste de l’Europe. Nous avons découvert de la ville du Perthus offre une grande richesse culturelle ( Fort de Bellegarde, Site de Panissar, voie Domitia, Trophée de Pompée, les chemins de l’exil) qui mérite qu’on s’y attarde pour autre chose que le shopping!
Cependant comme nous ne devions garder qu’un angle particulier, nous avons choisi celui du commerce. Le Perthus signifie « La percée », la ville est coupée par la frontière au niveau de sa rue principale. La partie Française est une commune d’environ 600 habitants fondée au milieu du XIXème siècle; la partie espagnole est un quartier qui dépend de la Jonquera. Il suffit de passer la rue pour changer de pays.
Ville transfrontalière, Le Perthus est aussi un incroyable supermarché où l’interdit chez l’un est en vente chez l’autre. Découverte d’une Frontière… économique
Le Perthus signifie « la percée », cette vue depuis le fort de Bellegarde souligne l’intensité des flux entre la France et l’Espagne sur cet axe.
Le Perthus est coupé en deux, les bornes 574 à 577 matérialisent la frontière. Ici la borne 574 comporte un extrait du traité des Pyrénées (1659) qui a fixé la frontière actuelle entre la France et l’Espagne. En arrière plan, des bus déversent quotidiennement des touristes en recherche de prix attractifs dans les bazars et supermercats du Perthus… En été jusqu’à 70 000 personnes par jour s’y rendent pour faire leurs emplettes !
La rue principale, c’est l’artère de cette ville transfrontalière séparant le Perthus Français et le Perthus espagnol. La partie commerçante c’est le Perthus espagnol, « El limits » rattaché à La Jonquera. En novembre la question de l’indépendance de la Catalogne restait au cœur de l’actualité ; pourtant nous n’avons vu aucune Estelada (drapeau indépendantiste) ni même de Senyera (drapeau catalan)… preuve que cette question embarrasse le commerce. L’autre côté c’est la France; le Perthus français a été crée en 1851.
Un commerçant dans son épicerie de produits typiquement espagnols. Le Perthus se distingue par l’importance de son activité commerçante qui attire touristes et population locale. Les loyers des commerces sont paraît-il presque aussi élevés que…sur les Champs-Elysées !
La vente de vêtements est parmi les plus lucratives. Magasins classiques ( Desigual, Morgan…) côtoient les magasins de contrefaçon. En janvier 2017, 105 magasins vendant de la contrefaçon ont été fermés…temporairement.
Ancien poste des douanes séparant la France et l’Espagne ; délaissé depuis l’entrée en vigueur des accords de Schengen entrés en vigueur en 1995. Aujourd’hui la circulation des hommes et des marchandises est libre. Les douaniers restent toute fois très actifs du fait des trafics.
Commerce de graines de cannabis, toléré en Espagne, interdit en France.
L’augmentation des prix du tabac en France a fait la fortune du Perthus. Un visiteur peut acheter jusqu’à 4 cartouches, 200 cigares et 400 cigarillos.
Autre activité lucrative : le commerce de l’alcool. Une personne peut acheter 90litres de vin, 110litres de bière, 10litres de spiritueux.
La pyramide de l’autoroute : Tout le monde la connaît personne ne sait ce qu’elle représente! Commandée en 1976 par la Société des Autoroutes du Grand Est de la France à l’architecte Catalan Ricardo Bofill; elle représente la synthèse entre le culture française et la culture catalane. La base de la pyramide évoque les jardins à la française et les colonnes de brique rouge évoquent le drapeau catalan.
Laetitia Cologni.
POUR APPROFONDIR
Jean Christophe Milhet, photojournaliste à Perpignan, collabore avec des titres de presse magazine, il enseigne la photographie au sein du cursus en photojournalisme de l’Université Perpignan Via Domitia.
www.jcmilhet.com
Centre International de Photojournalisme
24 rue Rabelais Perpignan
2 réponses à Projet photo 2017-2018 avec Jean Christophe Milhet et le CIP. Le Perthus au coeur de la Frontière