France: République Laïque!

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La loi de séparation des Eglises et de l’Etat (ou loi sur la laïcité 1905)

« Art. 1er. La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci‑après dans l’intérêt de l’ordre public.

Art. 2. La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes.

Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons. »

 

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La Laïcité définie par André Comte-Sponville

« La laïcité ce n’est pas de l’athéisme. Ce n’est pas de l’irreligion. Encore moins une religion de plus (…)
La Laïcité…ce sont des principes:
1-la neutralité de l’Etat vis à vis de toute religion
2-son indépendance par rapport aux Eglises comme l’indépendance des Eglises par rapport à lui
3-la liberté de conscience et de culte, d’examen et de critique
4-l’absence de toute religion officielle
5-le droit en conséquence pour chaque individu de pratiquer la religion de son choix, de n’en pratiquer aucune, le droit de prier ou de blasphémer…tant que cela ne trouble pas l’ordre public.
L’essentiel tient en 3 mots: neutralité, indépendance, liberté. »
Cela dit assez ce qu’est vraiment la laïcité: non une idéologie d’Etat mais le REFUS PAR l’ETAT DE SE SOUMETTRE A QUELQUE IDEOLOGIE QUE CE SOIT. »

André Comte-Sponville; « laïcité » Dictionnaire de philosophie. PUF.2013

Le principe de laïcité expliqué par Régis Debray
« La Laïcité consiste à bien séparer le privé du public (…) la laïcité met une frontière entre « ce que je sais » et « ce que je crois », entre le domaine de l’esprit et le domaine des âmes. Elle se limite au premier, sans s’occuper des croyances; pas d’ordre moral donc (…). C’est afin de couper le lien historiquement établi entre une religion et un pouvoir qu’on a procédé, en 1905 à la séparation des Eglises et de l’Etat. On a alors retiré les crucifix des salles de classe; Ce qui revenait bonnement à remettre l’Eglise chez elle et l’Etat chez lui.’
Régis Debray, La République expliquée à ma fille, ed Seuil, 1998
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Pourquoi la laïcité à l’école? Réponse donnée par Ferdinand Buisson (Directeur de l’enseignement primaire de 1879 à 1896, fondateur de la Ligue des droits de l’homme et député (radical‑socialiste) de la Seine.)

Le premier devoir d’une République est de faire des républicains ; et l’on ne fait pas un républicain comme on fait un catholique. Pour faire un catholique, il suffit de lui imposer la vérité toute faite. Le maître a parlé, le fidèle répète. Il a été dit un catholique ; mais on pourrait tout aussi bien dire un protestant ou un croyant quelconque […]. Toute éducation cléricale aboutit à ce comportement : croire et obéir, foi aveugle et obéissance passive […]. Pour faire un républicain, il faut prendre l’être humain si petit et si humble qu’il soit (un enfant, un adolescent, l’homme le plus inculte, le travailleur le plus accablé par l’excès de travail) et lui donner l’idée qu’il peut penser par lui‑même, qu’il ne doit ni foi ni obéissance à personne, que c’est à lui de chercher la vérité et non pas à la recevoir toute faite d’un maître, d’un directeur, d’un chef quel qu’il soit, temporel ou spirituel.
Ferdinand Buisson, discours au congrès du Parti radical, 1903.

« Ma circulaire du 31 décembre 1936 a attiré l’attention de l’administration et des chefs d’établissements sur la nécessité de maintenir l’enseignement public de tous les degrés à l’abri des propagandes politiques. Il va de soi que les mêmes prescriptions s’appliquent aux propagandes confessionnelles. L’enseignement public est laïque. Aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise dans les établissements. Je vous demande d’y veiller avec une fermeté sans défaillance »

Jean Zay, avocat, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement du Front populaire, arrêté par le régime de Vichy, kidnappé en juin 1944 dans sa prison puis assassiné par un commando de la Milice française, organisation politico-militaire gouvernementale constituée pour lutter contre la résistance par tous les moyens (assassinats, tortures, exécutions sommaires, arrestation des juifs…).

 

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